
Ce soir-là, je croise Claire, ma voisine, médecin spécialisée en cancérologie digestive.
Elle n’est pas juste interpellée : elle est désemparée.
En quelques mois, elle a vu quatre fois plus de patients jeunes atteints de cancers du foie et du pancréas.
Parmi eux, une maman de 31 ans, diagnostiquée avec un cancer pancréatique et hépatique. Les médecins lui donnent à peine deux mois à vivre.
On parle longtemps. Ça nous touche : on a presque le même âge et soudain ces histoires tragiques frappent à notre porte.
Elle me glisse ce qui, pour elle, pourrait être un facteur clé : le cadmium.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi autant ?
Elle n’a pas de certitude, mais un constat : jamais, en si peu de temps, elle n’a vu autant de cas graves chez des jeunes.
Et elle me parle aussi du contexte géopolitique qui pourrait expliquer cette hausse.
Cette conversation m’a mis la puce à l’oreille.
Je n’ai pas le choix.
🔍 De la conversation au constat
Quelques recherches plus tard, je tombe sur un article publié en juin 2025 dans Le Monde :
🗞 « La France malade du cadmium : une bombe sanitaire, alertent les médecins libéraux »
Le lien devenait évident : cadmium + alimentation courante + hausse des cancers digestifs = un sujet de santé publique sous-évalué.
C’est exactement l’esprit MonRFS : une idée qui naît dans un échange entre soignants, un signal faible qu’on décide de faire vivre au grand jour.
1️⃣ Le lien toxicologique, le cadmium n’est pas qu’un métal lourd parmi d’autres :
- Accumulation lente dans l’organisme (demi-vie tissulaire : 10 à 30 ans) [1].
- Stress oxydatif → production de radicaux libres, dommages membranaires [2].
- Blocage des systèmes de réparation de l’ADN → mutations persistantes [3].
Les tissus hépatiques et pancréatiques sont particulièrement vulnérables : modifications de l’expression génique, perturbation de la division cellulaire, progression tumorale.
2️⃣ Les signaux épidémiologiques :
- Méta-analyse 2025 : exposition accrue au cadmium = risque significatif de cancer du pancréas [4].
- Étude pilote (Égypte) : association dose-réponse entre cadmium sanguin et incidence du cancer pancréatique [5].
- Autres travaux : lien entre exposition chronique et cancers du foie, de l’estomac et du côlon [2][3].
Fait marquant : certains registres montrent une augmentation des cancers pancréatiques avant 50 ans, ce qui interpelle sur l’exposition précoce.
🌍 Le contexte géopolitique : un facteur silencieux mais décisif
Pourquoi parle-t-on du cadmium maintenant ?
Parce qu’il est présent dans les engrais phosphatés, utilisés pour fertiliser nos sols.
Or, ces engrais proviennent aujourd’hui majoritairement de gisements riches en cadmium, notamment au Maroc ou en Chine, souvent moins contrôlés [6].
🔁 Avant 2022, la France importait une large part de ses phosphates de Russie, connus pour leur faible teneur en cadmium.
⚠ Mais depuis la guerre en Ukraine et les sanctions européennes, ces sources « plus propres » ont été progressivement remplacées par des filières plus économiques mais plus polluantes [7].
Loi Duplomb : entre pesticide et cadmium, les deux visages de l’enjeu environnemental
La loi Duplomb a fait l’objet d’une attention médiatique récente pour ses dispositions concernant le retour de l’acétamipride — un néonicotinoïde accusé de menacer les abeilles.
Mais l’article 2 avait aussi, en filigrane, un lien avec le cadmium : un amendement prévoyait une limitation stricte du cadmium dans les engrais phosphatés (20 mg Cd/kg P₂O₅), bien que ce volet soit resté quasi invisible dans le débat public.
Le Conseil constitutionnel a récemment censuré la partie “acétamipride”, estimant qu’elle contrevenait à la Charte de l’environnement, tandis que la dimension sur le cadmium est passée inaperçue dans les médias — alors qu’elle touche aussi directement à notre santé alimentaire.
🍞 Où se cache le cadmium ?
Dans notre alimentation du quotidien :🌾 Céréales (blé, riz) ,🥬 Légumes à feuilles,🍫 Cacao,🥔 Pommes de terre,🐚 Coquillages,🚬 Tabac
Rien d’exotique. Rien de rare. Juste nos placards de tous les jours.
👶 Les enfants, premières victimes silencieuses
- Masse corporelle plus faible
- Métabolisme accéléré
- Alimentation riche en céréales
Tout concourt à les rendre plus vulnérables à l’accumulation du cadmium dans leurs tissus, en pleine croissance.

🧼 Que faire, concrètement ?
- Laver soigneusement les fruits et légumes (bio ou non)
- Varier les sources alimentaires
- Limiter les produits ultra-transformés
- Privilégier les filières biologiques ou locales tracées
- Éviter le tabac, principale source de cadmium chez l’adulte [1][2]
Et vous, aviez-vous déjà entendu parler du cadmium dans notre alimentation ? Partagez votre expérience ou vos questions ci-dessous.
📚 Références
- Bernhoft RA. Cadmium toxicity and treatment. ScientificWorldJournal. 2013;2013:394652.
- Jarup L, et al. Health effects of cadmium exposure – a review of the literature and a risk estimate. Scand J Work Environ Health. 1998;24 Suppl 1:1-51.
- Prozialeck WC, et al. Cadmium toxicity and carcinogenesis. Toxicol Appl Pharmacol. 2008;238(3):229-234.
- Meta-analysis 2025 – PMC12040173
- Helal GK, et al. Serum cadmium levels and pancreatic cancer risk. Environ Health Perspect. 2005;113(7):825-831.
- EFSA. Cadmium dietary exposure in the European population. EFSA Journal. 2009;7(10):980.
- Le Monde. La France malade du cadmium. 5 juin 2025.
- ANSES. Exposition alimentaire au cadmium en France. 2021.
- Règlement (UE) 2019/1009 du Parlement européen et du Conseil, 5 juin 2019.


